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La vie de Renaud Jean c'est d'abord une extraordinaire aventure personnelle. Petit paysan du Lot-et-Garonne, il n'a guère plus de trente ans quand il devient, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'un des leaders les plus populaires du Parti communiste. Pour notre chance, cet homme d'action se double d'un chroniqueur hors pair. Les centaines de pages qu'il nous a laissées constituent un témoignage de premier plan sur quelques-uns des événements majeurs de notre siècle. Fruit d'un acteur lucide, elles sont souvent d'une réelle qualité littéraire, tels son " journal " des premiers mois de la guerre de Quatorze ou les touches personnelles qu'il apporte aux portraits de Lénine et Trotski... Personne n'a mieux que lui symbolisé la démarche d'une petite paysannerie pacifiste et républicaine qui, après le traumatisme de la Grande Guerre, se tourna vers le communisme et son rêve de révolution mondiale. Mais personne n'a plus que lui incarné les contradictions et les drames qui devaient marquer cette démarche. Le dirigeant politique se double d'un spécialiste éminent des questions paysannes. Orateur et polémiste brillant, c'est aussi au plein sens du terme un " homme de terrain ". Lorsqu'en septembre 1939, Staline impose dans la foulée du Pacte germano-soviétique, un nouveau tournant à la direction du PCF, il s'en désolidarise. Toutefois, lors du procès des députés communistes en avril 1940, il refuse de rompre avec ses camarades. [4e de couv.]